30.5.05

POUR UNE PASSERELLE ENTRE LA SOCIETE CIVILE ET LA POLITIQUE OU LE BLUES DU HIGH-TECH

Lundi 30 mai 2005- Ce matin j’ai un peu le clavier embrumé par le résultat de notre référendum. Certes, ce n’est pas la fin du monde et encore moins celle de l’Europe ! Mais concrètement, il me sera encore un peu plus difficile de faire admettre mon accent franchouillard au sein de la communauté internationale du monde high-tech. Et ça cela me gène !

Alors que je milite actuellement pour que le consortium européen Edifice élabore une réponse à l’appel d’offre INNOV-8 de la communauté européenne destiné à soutenir la coordination des initiatives dans le domaine de l’innovation et des standards en Europe dans le cadre du 6ème programme pour la recherche et le développement technologique, voilà que mes concitoyens expriment massivement une opinion défavorable à propos de la nouvelle constitution européenne. Ce qui me gène ce n’est pas en soit le rejet de ce texte qui n’aurait jamais du être soumis à référendum, mais bien plus l’incapacité de nos leaders politiques à expliquer aux électeurs pourquoi ce texte méritait leur approbation. Ma situation d’évangéliste en High-Tech et de cadre d’une entreprise multinationale me fournissent de nombreuses raisons concrètes dans mon domaine pour renforcer l’union européenne. Des raisons qui viendraient, j’en suis persuadé, parler au cœur de mes concitoyens exposés à la concurrence des emplois de plus en plus qualifiés en Asie et en Inde. Car ce n’est pas la concurrence de l’informaticien de Prague ou le webmaster Sicilien qui m’inquiète. Des raisons, qui n’ont rien de conceptuel mais qui peuvent s’exprimer sous forme de fait concrets et matérialisables en Euros ou en nombre d’emplois. J’ai eu envie pendant la campagne de souffler ces bonnes raisons aux avocats du oui comme à ceux du non. J’ai eu envie de rédiger des discours utilisant des arguments en phase avec mes préoccupations, avec celles des mes collègues, avec celles de mes voisins, avec celles de mon fils… mais voilà je ne suis ni député, ni ministre. Je me suis bien engagé il y a quelques années dans un conseil municipal et cette expérience m’a appris combien il était difficile de concilier la vie de l’entreprise et la vie publique sans parler de la famille. Au niveau du temps nécessaire à un bon engagement public en premier lieu et ensuite au niveau du mode de fonctionnement intellectuel.

Ceci dit, je crois qu’à l’heure où les français expriment un vote de défiance face au Pouvoir (avec un grand « P » car il ne s’agit pas seulement du pouvoir en place mais de la grande majorité des représentants actuels du peuple) le modèle de fonctionnement des consortia high-tech tel qu’ Edifice ou RosettaNet représente une source d’inspiration pour nos élus. Par example, le dynamisme de ROSETTANET (500+ entreprises high-tech) repose largement sur le prêt de salariés des entreprises membres pendant une période qui est généralement de deux ans.
Alors pourquoi les futurs assemblées et gouvernements ne comporteraient-ils pas plus de concitoyens issus de la société civile ? Des salariés, cadres ou employés qui pourraient être détachés de leur entreprise pendant la durée de leur mandat (avec une forte incitation fiscale pour les entreprises) et la garantie de retrouver leur poste à la fin de leur mandat ?

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