11.1.06

Impact du paradigme Web 2.0 sur le marketing des entreprises.

Le hasard de ma balade quotidienne sur le net m’a conduit dans un premier temps sur le blog de Fred Cavazza qui reprend un article de Jeremy Chone de Bits & Buzz « Web 0.x to Web 2.0 simplified ». Le propos présente de manière extrêmement synthétique une vision du paradigme du Web 2.0 (un concept lancé initialement par Tim O’Reilly) d’un point de vue technique. Si vous êtes passionné de technologie, je vous laisse découvrir ces articles. Ce qui m’intéresse, c’est la traduction de ces concepts technologiques dans le management et plus particulièrement le marketing. Pour cela, je continue la projection des deux courbes proposées par Jeremy Choune - que j’ai pour l’instant appelé Web 2.y pour simplement marquer le fait, qu’il ne s’agissait pas seulement d’une évolution technologique, mais aussi d’un phénomène social qui laissera des traces dans les stratégies de marketing et de communication des entreprises. On découvre alors que les deux courbes vont se croiser. Quand ? Je n’en sais rien !


Que représentent ces deux courbes ? Elles expriment l’évolution relative de deux populations présentes sur le net. En premier lieu, les producteurs de contenus qui peuvent avoir des profils très variés, mais dans le cas de mon anticipation, je retiens tous les départements de communication, les chefs de produit, les chargés de relations publiques, brefs toutes les personnes qui peuvent communiquer des informations à propos des produits et services de l’entreprise, tout au moins tel que la grande majorité des entreprises le conçoivent aujourd’hui (point J sur le graph). L’autre courbe matérialise l’évolution du nombre d’internautes que j’assimile ici au nombre de consommateurs potentiels en ligne.

Au début de l’ère de l’Internet, nous avons des stratégies de BtoC au début des années 1990 qui permettaient à des entreprises de détenir le monopole de la communication vers le public, les prospects et leurs clients au sein d’un cercle relativement restreint (beaucoup). C’était le temps du Web 0.x. La période du Web 1.0 qui s’achève a été marquée par une forte augmentation du nombre de consommateurs ayant un accès au Net. D’abord spectateurs, ils se transforment rapidement en acteurs raison pour laquelle, du point de vue du management, le paradigme du Web 2.0 est également considéré comme une évolution importante des pratiques. L’avènement des blogs que l’on assimilera ici à la facilité de publication tient à de mon point vue empirique à deux choses : la convivialité de l’interface, il n’a jamais été aussi facile de publier quelque chose sur le Net et au taux d’équipement des ménages en PC et accès à haut débit illimité qui est fin 2005 proches de 60% en France. Le nombre de producteurs de contenus s’envole donc. Une simple visite sur l’un des 3.594.897 blogs de Skyblogs en France pour vérifier cette affirmation qu’un nombre grandissant de la population à une âme d’auteur potentiel. Ces ados, qui racontent aujourd’hui leurs premiers flirts seront les membres des lobbies de consommateurs demain, habitués à publier chaque jour. Le sujet de leur préoccupation passera des flirts aux évaluations de produits et services. Elles et ils représenteront alors la force de communication que Joël De Rosnay aborde dans son ouvrage « La révolte du Pronétariat » chez Dunod. Une révolte que les dirigeants et responsables du marketing se doivent d’anticiper. Car, si la désintermédiarisation a été à l’origine d’une nouvelle économie, essentiellement par la création d’un nouveau canal de distribution qui a mis à mal certaines entreprises dites « Brick-and-mortar », il en sera de même avec l’arrivée massive de ces nouveaux auteurs sur le marché de l’information. Toute la stratégie de communication des entreprises doit donc être reconsidérée en commençant par la définition de nouvelles formes de communications et la prise en compte des communications émergentes des prospects et clients.

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