La communication organisée autour de la mise en place du Conseil National du Numérique remet le thème de l’économie numérique au centre des discussions des bloggeurs et journalistes. Je m’attendais à trouver plus d’ambition sur la feuille de route de ce comité, mais il faut dire que les opérateurs sont sur représentés et ne pourront donc pas aller très loin si ce n’est de protéger leurs intérêts. On est donc loin d’imaginer une stratégie de croissance qui permettrait à la France de gagner 1 point de Produit Intérieur Brut comme les membres de Renaissance Numérique l’avançaient voilà quelques mois.
Certes, l’économie numérique c’est des startups, de tuyaux qui permettent de transporter des bits à très haute vitesse, c’est la neutralité du Net et la résolution de problèmes juridiques. Mais c’est aussi l’innovation dans de nombreux domaines technologiques tant au niveau des logiciels que des matériels.
Nous avons, avec les représentations d’ERCIM siège du W3C en Europe et de l’INRIA, des équipes de chercheurs qui travaillent sur les solutions de demain. Ce sont eux qui dessinent - sans vraiment que cela soit leur préoccupation – les contours de l’économie numérique de notre pays pour les années à venir. Si je prends par exemple, les recherches actuelles autour du petit robot Nao conduites par plusieurs laboratoires du CNRS on retrouve de nombreux concepts qui appartiennent à l’économie numérique comme le traitement du langage (NLP), les communication des objets que cela soit Bluetooth ou NFC, les standards XML d’échanges des données come VoiceXML, Rosettanet, OTA et bien d’autres.
J’ai fait partie des quelques pionniers français à recourir à Internet dans l’exercice de mes fonctions en réalisant en 1987 une étude de marché en ayant recours aux Vnews et depuis je n’ai eu de cesse que de développer les usages du Net. Après avoir publié 5 ouvrages, je me bat pour que les acteurs du tourisme adoptent les TIC pour améliorer leurs interactions avec les prospects afin qu’ils deviennent leurs clients de demain et que la France puisse rester une destination touristique mise en marché par tous les opérateurs de la planète. Mais alors que le tourisme et le voyage représente 46 % des transactions sur le Net, ce secteur de l’industrie n’est pas représenté au Conseil national du numérique si ce n’est par l’intermédiaire de la FEVAD.
Alors pour vous convaincre que le numérique ne se limite pas à HADOPI et LOPSI, j’ai choisi cette vidéo pour illustrer quelques points que je viens d’évoquer.
Jean-Claude MORAND – 29/4/11